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Quelles prises en charge pour un enfant précoce ?

Un enfant précoce ou une personne surdouée est souvent plus fragile, sensible et peut rencontrer des difficultés émotionnelles et relationnelles. Que faire pour l'aider à se sentir mieux ?

La première chose à faire en cas de doute est de passer (soi-même) ou faire passer le test à son enfant afin de vérifier qu'il s'agit bien d'une précocité intellectuelle. Le test aura peut-être aussi pour intérêt de montrer une hétérogénéité qui mettra sur la piste d'un éventuel trouble d'apprentissage. Associé à la précocité, il sera donc passé inaperçu, car compensé par le haut potentiel : déficit d'attention et surtout dyslexie. C'est essentiel de repérer le plus tôt possible ces troubles masqués car ils sont fréquents et ils présentent un fort risque de découragement : le trouble est connu trop tard ou jamais, n'est pas pris en charge et l'enfant perd complètement confiance en lui.

Lorsque le diagnostic de précocité est posé, il faut apprendre à comprendre le fonctionnement cognitif et affectif des personnes surdouées. S'il s'agit d'un enfant, il faut l'aider à comprendre et accepter ce qui fait sa spécificité, en lui fournissant des livres, en lisant avec lui et surtout en discutant.

Les parents sont les premiers compétents pour cela, mais ils peuvent s'aider d'un psychologue qui connait bien la précocité intellectuelle et qui expliquera à l'enfant (après le bilan ou sur d'autres séances) comment il fonctionne et en quoi ce fonctionnement est compliqué parfois, mais tout à fait normal.

Si vraiment l'enfant présente des souffrances ou de l'anxiété excessive, il faudra alors recourir à des professionnels :

 

Le psychologue

Le psychologue peut apporter de l'aide à un enfant précoce ou à une personne à haut potentiel, essentiellement s'il connait bien la précocité intellectuelle. Dans le cas contraire, il ne pourrait pas comprendre le fonctionnement psychologique et émotionnel de son patient. Enormément d'adultes racontent avoir "essayé" plusieurs psychologues qui ne les ont pas compris, ce qui a rajouté à leur souffrance au lieu de les soulager.

Il peut s'agit également d'un psychothérapeute, qui, lui aussi, porte un titre reconnu et protégé par la loi. Comme c'est le cas pour les psychologues, seuls peuvent se déclarer psychothérapeutes ceux qui peuvent justifier d'un diplôme requis et d'un nombre suffisant d'heures de stage. Les psychologues et les psychothérapeutes sont inscrits à l'ARS (agence régionale de santé) et ont un numéro d'identification national appelé "numéro ADELI".

Certaines approchent sont particulièrement adaptées à la prise en charge des personnes à haut potentiel :

* la gestalt-thérapie qui travaille sur les émotions, ce qui pose souvent problème aux surdoués qui, justement, peinent à contrôler et supporter leurs émotions.

* les TCC, thérapies comportementales et cognitives. Ce sont des thérapies brèves qui donnent des résultats rapides (les surdoués sont peu patients), en apprenant à contrôler ses pensées. Elles sont particulièrement efficaces pour combattre les phobies, les TOC, les angoisses et la dépression. De plus, ces thérapies s'appuient sur la relaxation, que tout surdoué aurait intérêt à connaitre et savoir utiliser.

Certains psychiatres choisissent également de dispenser des thérapies, alors même que leur rôle premier est de poser des diagnostics et de prescrire. C'était le cas de Charly Cunji (Rumilly, Haute Savoie) qui était spécialisé dans les TCC. Il est malheureusement en retraite, mais nous laisse quelques livres, tels que "Savoir gérer son stress".

Olivier Revol est pédopsychiatre dans un hôpital de Lyon. Voir sa page Facebook ICI.

C'est un expert de la précocité intellectuelle et des troubles d'apprentissage, ex-enfant dyspraxique, TDAH et surdoué lui-même. Très sollicité, il est malheureusement quasi inaccessible en consultation, mais il est possible de le joindre par téléphone pour un avis. Si vous avez l'occasion d'aller l'écouter en conférence, n'hésitez pas. Il est passionnant, drôle, touchant. C'est un régal de l'entendre.

 

Le sophrologue

La  sophrologie recherche la "prise de conscience du bien-être" : du grec ancien sos, bien portant/phrên, conscience /logia, étude. Elle a été inventée par un neuropsychiatre colombien en 1960 : Alfonso Caycedo qui l'a renommée "sophrologie caycédienne", pour la distinguer d'autres formes apparues ensuite.

C'est une méthode de développement personnel et de gestion du stress à médiation corporelle, qui peut être très efficace pour apprendre à se relaxer, gérer ses émotions et ses angoisses.

C'est une méthode recommandée pour les enfants précoces et les adultes à haut potentiel qui sont submergés par leurs émotions et leurs angoisses, qui n'arrivent pas à "lâcher prise", à relativiser, à se détendre ou qui souffrent d'anxiété généralisée.

Attention, le titre n'est pas protégé. Les formations ne sont pas encadrées et seules certaines sont reconnues. Il y a de très bons praticiens, mais il existe aussi des charlatans qui utilisent des techniques douteuses et potentiellement dangereuses.

Le sophrologue utilise des techniques de relaxation, apprend à contrôler la respiration, à prendre conscience de ses ressentis corporels (pour détourner l'attention de la personne envahis par l'angoisse). Il peut aussi utiliser la méditation de pleine conscience, le yoga, l'hypnose, voire des méthodes ésotériques ! Ces dernières techniques ne sont pas mauvaises en soi, mais peuvent être utilisées à mauvaise escient, pour prendre le contrôle de la personne. Les dérives sont possibles ; il faut être vigilant sur le choix du sophrologue.

 

L'art-thérapeute

L'art-thérapie est une médiation artistique à visée thérapeutique qui s'appuie sur le potentiel d'expression artistique et la créativité d'une personne à des fins thérapeutiques ou de développement personnel.

C'est une discipline sérieuse qui requiert une formation débouchant sur un diplôme, mais des personnes sans formation peuvent s'auto-déclarer art-thérapeute. Il convient de vérifier les références d'un praticien avant de lui confier son mal-être ou celui de son enfant.

La prise en charge peut se faire en individuel, en binôme mère-enfant ou en groupe de besoins (même âge, même problématique ou même profil : précoce par exemple).

 

Le graphothérapeute

Comme son nom l'indique, le graphothérapeute rééduque l'écriture. Il n'est pas reconnu comme personnel médical et ses soins sont accessibles sans ordonnance et non remboursés.

Il intervient en cas de difficultés pour écrire ou de dysgraphie : écriture lente, coûteuse, peu lisible.

Il est souvent sollicité pour les enfants précoces qui ne souffrent pas de trouble moteur, mais qui ont pris l'écriture en grippe, car celle-ci leur a résisté : ils n'ont pas réussi à tracer correctement les lettres dès leurs premiers essais alors qu'ils étaient habitués à tout réussir facilement. Ces enfants impatients et peu sûrs d'eux se sont découragés très vite et ont développé une écriture contrariée, crispée, nerveuse, coûteuse et lente.

La graphothérapie agit sur :

* La posture.

* La tenue du stylo.

* La formation des lettres.

* L'aisance du geste.

* La vitesse d'écriture.

* La tonicité.

* La coordination et la latéralité.

En cas de soupçon ou de diagnostic de trouble moteur ou de dyspraxie, surtout visuo-spatiale, il est préférable de faire appel à un ergothérapeute qui pourra prendre en charge d'autres aspects de ces troubles et proposer la prise en main de l'outil informatique.

 

Les associations

Il existe des associations pour les personnes à haut potentiel partout en France. Celles qui sont les plus connues ont des antennes dans de nombreux départements. Ces associations offrent l'occasion d'échanger avec des familles qui rencontrent les mêmes inquiétudes, afin d'être moins seul et démuni face à ces enfants parfois difficiles, déconcertants, décourageants. Elles organisent des tables rondes entre parents, des conférences, des pique-niques ou des ateliers pour que les enfants se rencontrent.

* L'ANPEIP est l'association des parents d'enfants intellectuellement précoces : Cliquer ICI.

* L'AFEP est l'association française pour les enfants précoces : Cliquer ICI.

Page Facebook de l'AFEP : Cliquer ICI.

* L'ASEP est l'association suisse pour les enfants précoces.

* MENSA qui est une association qui s'adresse surtout aux adultes surdoués. Elle est présente dans le monde entier : Cliquer ICI.

Si vous souhaitez intégrer une de ces associations, vous aurez très certainement besoin de "prouver" le haut potentiel de votre enfant ou le vôtre. Pensez à demander une attestation de précocité au psychologue qui a fait passer le test (sans données chiffrées, sauf pour MENSA qui exige un QI d'au moins 131).